L'homme et la nature seront sauvés ensemble dans une heureuse harmonie, où notre espèce disparaîtra avec les derniers restes d'un équilibre qui n'a pas été créé pour contrecarrer le développement de l'humanité, mais pour lui servir de cadre.

Jean Dorst.

Jeux dans le cratère du Ngorongoro.

Trop souvent, au cinéma ou dans les romans d'aventure, on nous dépeint les grands félins comme de cruels carnivores qui mènent une guerre sans merci aux herbivores, éternelles victimes, et se dévorent même entre eux dès qu'ils en ont l'occasion.


En réalité, dans les solitudes d'Afrique orientale où se trouvent les steppes et les savanes qui abritent aujourd'hui les plus grandes concentrations de bêtes sauvages du monde, les Lions ne rugissent pas et ne montrent pas les crocs ; ils dorment paisiblement à l'ombre des acacias en groupes familiaux, attirant beaucoup plus l'attention par leur somnolence et leur passivité que par leur férocité.

Le voyageur qui fera preuve de patience pourra même surprendre un adorable lionceau à peine plus gros qu'un jeune chat, en train de taquiner son père assoupi.
L'étonnement du spectateur sera plus grand lorsqu'il constatera qu'à une centaine de mètres de ces êtres pacifiques, les zèbres et les antilopes paissent tranquillement, se contentant de lever la tête de temps à autre pour regarder les fauves, comme s'ils voulaient s'assurer qu'ils sont encore là.

Même le Léopard, terrible et légendaire félin à la robe tachetée, considéré par tant de néophytes comme le plus acharné et le plus audacieux de tous les prédateurs, n'est en réalité qu'un gros paresseux. Il dort profondément, bien calé entre les branches d'un acacia ; aucun bruit d'ailleurs ne réussira à arracher ce grand fauve à sa sieste digestive.
Du point de vue statistique, un zèbre ne risque pas plus d'être dévoré par un lion qu'un citadin de mourir au volant de sa voiture.


De la même façon que nous roulons insouciants sur les routes sans songer aux milles embûches qui nous sont tendues, les zèbres et les gnous paissent calmement à proximité des félins. Une tension permanente de la part des chasseurs comme des chassés ne conduirait qu'au gaspillage d'énergie, ce qui s'oppose aux lois d'économie qui sont celles de la nature.


On ne peut malheureusement pas en dire autant de l'homme, que sa soit disant intelligence proclame au rang de super prédateur, et qui jamais rassasié, aveuglé par son désir de pouvoir et de domination, n'hésite pas en dépit de sa propre survie à bafouer cette loi et s'adonner à des carnages sur la nature, laissant derrière lui la signature de son comportement irresponsable et suicidaire. Aujourd'hui, de nombreuses espèces de grands et petits félidés sont menacées d'extinction. Pourtant l'homme a besoin de ces animaux qui ont tellement à lui apprendre...

Ces carnivores peuvent donc vivre des restes d'une proie et tant qu'ils sont gavés, ils ne feront aucun mouvement superflu et ne se livreront pas à ce pénible exercice de la chasse pour le simple plaisir de tuer. D'ailleurs, lorsqu'ils se décident à chasser, ces prédateurs assurent toujours la pérennité du troupeau qu'ils traquent en choisissant le plus souvent leurs victimes parmi les plus faibles et les moins robustes.


Voilà, j'espère que cette modeste page vous aura montré une autre facette de ces formidables créatures, certes moins spectaculaire mais qui vous permettra néanmoins de les apprécier à leur plus juste valeur.

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